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Projet artistique mené par Sophie Poirier et Olivier Crouzel :  projections d'histoires au container, dans le paysage, ou dans un lieu d'exposition.

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UNE RÉSIDENCE DE CRÉATION, AU BORD D'UN FLEUVE, DANS UNE ZONE PORTUAIRE

Par curiosité, en janvier 2020, nous – Sophie Poirier et Olivier Crouzel – entrons dans la Maison des marins, située sur le port de Bassens. Un monsieur nous accueille – nous rencontrons sans le savoir Guy Bardin, président de l’association et ancien du port. Il nous dit immédiatement :
« Ici, je fais le tour du monde tous les jours ».
Et nous découvrons que les marins en escale peuvent descendre des bateaux et trouver ici des services à disposition : acheter en dollars une carte téléphonique ou des souvenirs de Bordeaux, même de l’eau bénite de Lourdes, jouer aux cartes et faire un karaoké…

Le projet artistique que nous avons appelé Histoires Maritimes a commencé comme ça. Tous les deux, nous avons une façon de regarder. Artiste qui filme, artiste qui écrit. De temps en temps, nous nous passionnons pour un même endroit. Nous inventons chacun de notre côté, une exposition, un livre, ou nous croisons nos créations à partir de la même source d’inspiration.

Repérages, observations et rencontres

À arpenter cet endroit, la zone portuaire de Bassens située près de chez nous, nous sentions l’excitation de l’observation et de l’imagination.
Après plusieurs rencontres avec la mairie de Bassens et son service culturel, avec le président de la Maison des marins, avec le Grand port maritime de Bordeaux, nous avons décidé d’initier ce projet : Histoires Maritimes.
L’accord s’est fait sur un principe de résidence de création et d’inspiration, intégrant des diffusions et restitutions régulières. Nous allons pris le temps de la rencontre du monde portuaire, suivi les courants et les voies maritimes, ouvert l’imaginaire vers le fleuve ou vers le large, aux océans et aux autres continents, observé les flux, les matériaux et les échanges, raconté les chemins (des embâcles, des nuages, des bateaux, des marins, des végétations, des vagues, des exploratrices et des aventuriers, des désirs…), fait des liens entre les paysages et ramené des histoires d’un port à l’autre.

C’est d’abord un paysage où chercher des histoires

Grand port maritime de Bordeaux – Détail

Pour celles et ceux qui restent à quai ou vivent ici, l’imaginaire du port devient très vite l’imaginaire du départ, du lointain, de l’horizon.
C’est un décor : la partie haute des cargos, les cheminées, les piles de containers, les grues géantes, des silos reliés par d’immenses tapis roulants, des hangars vides et des hangars neufs, des monticules de verre à recycler ou des dunes noires de charbon, des tas blancs de talc ou de quartz…
Des pistes se dessinent, des énigmes commencent. Il vient d’où ce bateau ? Il va où ? Et nous ?
Comme toutes les zones portuaires désormais, l’endroit est inaccessible au public pour des raisons de sécurité. Pourtant, il reste ouvert largement sur le monde. Le Grand port maritime de Bordeaux a accepté de nous laisser entrer – il faut toujours donner son identité au poste de sécurité, sinon un gardien vient vous demander ce que vous faites là même si vous êtes juste assis au soleil à regarder le fleuve, ou il sermonne « Le monsieur s’approche trop près du bord, il n’a pas de gilet de sauvetage, c’est 5 mètres la limite » -.
Avec l’autorisation, Olivier pourra filmer par exemple les machines qui déversent le quartz dans les cales du GRANDE RIVIERE, les tuyaux de la couleur des arbres qui courent le long de la rivière, ces arbres qui poussent au milieu de wagons rouillés,ces bouées géantes posées sur le quai. Ou tout ce qu’on n’a encore jamais vu. Guidés par les rencontres, les immersions, et notre curiosité, nous avons suivi le fleuve, le vent, les envies, les questions.

Le container, les projections, et les expositions

Projection d’un phare sur 4 containers – Détail

Nous avons proposé d’utiliser le container, élément symbolique du port, comme espace de travail et lieu d’exposition et de le poser dans la ville. Aménagé pour devenir un lieu de projections, de restitutions, de rencontres.
Chaque trimestre, nous avons proposé un nouveau chapitre sous forme de projections et de bande-son, mêlant vidéos et littérature, à la fois documentaire et poétique.
La ville de Bassens a accueilli pendant quelques mois notre container dans la ville, en surplomb de la vue panoramique sur le fleuve et le port. Cet endroit – une expérience – a amené un morceau de zone portuaire, mais accessible, ouvert, démultiplié, dans lequel et sur lequel nous travaillons et partageons les histoires maritimes.
Des invitations à des temps forts avec des projections mapping sur tout le container sont venus ponctuer le projet, et partager ce paysage, peut-être établir un autre lien entre les habitants, le port, et la création artistique.
La médiation a pris la forme à la fois d’ateliers d’écriture avec une école et d’ateliers de récolte de paroles avec des des seniors. La médiathèque nous a accueilli pour tous ces ateliers, et la restitution également.

Ailleurs

En juin 2023, le container sera prêt pour aller ailleurs et transporter avec lui les Histoires maritimes. À notre tour, nous obéirons à la météo, aux courants. D’une destination à l’autre, nous irons et nous reviendrons avec d’autres paysages, des images et des histoires sous forme de vidéos et de textes.
Ces points de vue croisés de l’artiste visuel et de l’autrice composent une narration hybride, documentaire et poétique, déployée sur et dans l’espace du container, en plein air dans les paysages, dans des lieux d’exposition.

Cette résidence à Bassens se termine en juin 2023. Nos histoires maritimes peuvent voyager et se présenter sous différentes formes. Notre container peut servir à les diffuser ou être le point de départ à l’exploration d’un nouveau territoire.

Estuaire de la Gironde depuis Royan – Détail

Le projet Maritimes est porté par l’association Tilos.


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